Ce soir nous sommes allés faire le public-test pour le nouveau DVD de Martin Petit, un humoriste québécois que nous avons découvert en avril dernier à l'Olympia lors de la soirée consacrée aux 400 de Québec dans le cadre du festival "Paris fait sa comédie".
Emma, qui est une rôdeuse de blogs confirmée, consulte régulièrement celui de
Martin Petit pour se tenir au courant de certains aspects de l'actualité québécoise qui ne nous sont pas encore familiers. C'est ainsi qu'elle est tombée il y a quelques jours sur un message de l'artiste stipulant qu'il allait réaliser une projection test et que les premiers à envoyer un courriel seront invités. Immédiatement, Emma fait deux demandes de deux places et voici que nous recevons une réponse positive pour l'une de ces demandes! Nous étions ravis.
C'est ainsi que ce soir, après avoir bravé un lâché de judokas (c'était la sortie d'un dojo et il y avait plein de jeunes pratiquants encore en kimonos dans la rue avec leurs parents), nous sommes arrivés au Petit Medley Bar sur les coups de 19h. J'ai ensuite subtilement envoyé Emma faire du repérage et quand il s'est avéré que c'était bien là le rdv, nous nous sommes installés et la projection a commencée à 19h30.
Nous avons pu voir une version quasi définitive du spectacle et nous avons pu échanger ensuite avec Martin et certains de ses amis et collaborateurs (Bravo à Michel Courtemanche!). Le but était de poser toutes les questions qui nous venaient à l'esprit pour constituer les bonus du DVD. C'était tout simplement passionnant et extrêmement drôle.
La première partie du spectacle faisait écho aux choix personnels et la deuxième partie aux choix de société. C'était un spectacle qui m'a beaucoup plus, plus que celui de Stéphane Rousseau, et j'y ai appris pas mal de choses sur les québécois. Une des parties les plus intéressantes culturellement était le dernier sketch, celui sur les amérindiens. Martin Petit joue beaucoup avec son public, il dialogue avec lui et dans le dernier sketch il leur fait "avouer" que les symboles québécois que sont le sirop d'érable, les raquettes de trappeurs et bien d'autres choses, sont un héritage des indiens. Les réactions du public n'étaient pas franches mais je pense que c'est important de formuler tout ceci à voix haute. Car c'est un concept qui est connu en psychanalyse: pour prendre conscience de certaines choses, il faut les dire. Comme le dit Martin Petit, il est rare qu'on arrive à percer la couche de déni que nous avons au-dessus de la tête. C'était vraiment un moment clé du spectacle et on sentait bien la sensibilité de l'homme derrière l'artiste. C'était un passage "d'utilité publique" si je puis dire.
L'enregistrement s'est terminé vers 22h30 et si vous achetez le DVD, il y a de fortes chances que nous soyons dessus car nous étions au premier rang tout du long!!
Là où nous avons eu beaucoup de chance, ce fut à la fin de l'enregistrement des bonus car nous avons pu discuter avec Martin Petit en personne. Ce fut un vrai régal. Une telle disponibilité, une telle gentillesse, autant de caractéristiques québécoises que Martin Petit incarne à merveille et qui ne cessent de nous épater. Nous avons même pu faire des photos avec lui!
Au risque de me répéter, c'est un homme vraiment talentueux et de grande qualité.
Je voudrais terminer avec une anecdote qui n'a cessé de me trotter dans la tête depuis la fin du spectacle de ce soir. J'ai un collègue de mon groupe de travail qui vient du Cameroun et il m'a expliqué que, quand il était jeune, ses grands-parents lui racontaient une histoire qu'il n'a compris qu'en arrivant ici: C'est la chanson du piroguier.
Quand tu veux traverser une rivière et que tu n'as pas de pirogue, si tu veux emprunter celle d'un autre, tu ne peux pas chanter ta chanson. Tu dois mettre ta richesse dans ton sac et chanter la chanson du piroguier qui accepte de te faire traverser car il est le seul à connaître la meilleure chanson pour faire traverser la rivière à sa pirogue. Tu ne peux pas chanter ta chanson car pour lui, ce ne sera peut être pas la meilleure et il n'aura pas le bon rythme pour faire la traversée en toute sécurité. Et si tu ne veux pas chanter, tu nages.
Et bien je peux dire que ce soir nous avons appris d'autres paroles de la chanson des québécois et ça nous fait rudement plaisir. J'espère que nous resterons sur cette pirogue pour une longue croisière et que les couplets qui nous reste à apprendre seront tout aussi agréables.
