jeudi 2 juillet 2009

Jamie sent la lessive!

Autant l'année dernière nous étions trop occupés à découvrir notre nouveau pays, autant cette année nous avons décidé de profiter au maximum du festival du jazz qui se déroule à nos pieds.

C'est dans cette optique que nous sommes partis nous y balader hier soir vers 20h. Nous n'avions pas soupé mais le ciel se faisait menaçant alors nous avions décidé d'essayer de faire un tour sur la place des arts avant que le déluge ne chasse les festivaliers.

C'est en passant devant la salle Wilfrid Pelletier (là où nous avons vu Hair Spray, Mutantès de Pierre Lapointe et d'autres encore...) qu'un homme nous a abordé avec une rengaine familière: "Tickets! billets! Qui veut des billets? Who wants tickets?"
Nous savions que ce soir passait Jamie Cullum car nous avions essayé d'avoir des places mais à 200$/personne nous avions vite remballé nos prétentions lors de la pré-vente. Mais là c'était différent: le concert allait bientôt commencer et il n'était pas complet. Le vendeur allait donc perdre beaucoup d'argent s'il n'arrivait pas à vendre ses places... Comme le dit si bien Emma, "après un long marchandage à la cambodgienne" (merci aux vendeurs de DVD du Marché Russe qui nous ont formé malgré nous!) nous sommes repartis avec deux places pour un total de 70$!!
C'est une TRÈS bonne affaire surtout que nous étions dans l'orchestre, au 6ème rang, pile en face de la scène.

Première partie: Hilary Kole. Elle était pour nous une complète inconnue (en même temps on est pas très calés en jazz...) et elle présentait son premier album solo Haunted Heart. Whaoo! Quelle voix! Et quel style... Elle a revisité plusieurs standards des années 40 et 50 et cette petite NYkaise se les ait très bien réappropriés! Beaucoup semblent dirent qu'elle serait la nouvelle Blossom Dearie, et je dois dire qu'elle en prend le chemin. Je vous invite vivement à écouter son album, notamment "The Snake" qui est... savoureux!

Hilary Kole lors d'un concert à NY


Après une 1/2h de première partie, voici Jamie Cullum qui arrive sur scène. Ce petit anglais (par la taille mais pas par le talent) de moins de trente ans est d'après les autorités en la matière, et je dois dire que nous sommes bien d'accord, le meilleur artiste jazz anglais vivant. Certains poussent jusqu'au "ayant existé" et je dois dire qu'après l'avoir vu sur scène, on ne peut que s'incliner très très bas devant tant de talent.

Jamie en plein effort

Toujours pour citer Emma: "Jamie Cullum est très inspiré (en live, c'est comme un petit électron libre), il fait beaucoup de choses imprévisibles et beaucoup d'improvisation musicale." Ce qui est très vrai: plusieurs fois ses musiciens le regardaient l'oeil incrédule et essayait du suivre du mieux qu'ils pouvaient. Sa manière de jouer du piano est très particulière car la plupart du temps il est debout (je vous avait dit qu'il était petit!) et il joue comme si sa vie en dépendait. En même temps... je pense qu'il fait parti des artistes qui vivent leur musique et qui ont besoin de l'expulser, d'évacuer le trop plein pour garder leur équilibre. Et quel "trop plein"!!! Un vrai régal.

Hommage à M. Jackson oblige, nous avons eu le droit à une reprise de "Thriller" dantesque et une Moonwalk de Jamie... très personnelle dirons-nous!

Quand on vous dit qu'il fait des efforts...

Mais notre clou du spectacle arrive et c'est à la fin de sa prestation qu'il est descendu dans le public avec ses musiciens. La contrebasse, la batterie et les deux cuivres se sont arrêtés à notre rang (à 5 places de nous!) et ont commencé à jouer. Jamie quant à lui s'est engagé dans notre rangée, s'est arrêté devant moi et m'a demandé avec qui j'étais venu. J'ai alors pointé vers Emma en disant "this one" et il a alors rajouté : "because, if you don’t mind, I would need her to sit on your laps, as I would like to use her seat" (pour les non-anglophones, "Pour tout vous expliquer, si ça ne vous dérange pas, j'aurais besoin qu'elle s'asseye sur vos genoux car j'aimerais utiliser son fauteuil"). Emma s'exécute et voici Jamie qui s'appuie sur mon épaule pour monter sur le siège d'Emma et commence à chanter.
Nous étions donc à 2 ou 3 pouces de lui , on lui à même tenu le siège pour qu'il ne tombe pas, et c'est ainsi un des rares artistes dont nous connaissons l'odeur... Trêve de plaisanterie, c'était vraiment excellent et le voir d'aussi près nous a paradoxalement permis de nous rendre compte de la distance qu'il y a entre nous, le commun des mortels, et un génie du jazz.
A la fin, Emma a eu le droit à deux bises et moi à une accolade (j'étais plié en deux et ça l'a bien fait rigoler) avant qu'il ne retourne à son piano pour repartir de plus belle.

Je pense que pour une soirée imprévue (et improbable!) nous pouvons difficilement faire mieux! Prochains objectifs: le concert de John Butler au Club Soda, petite salle de 200 places... On vous tiendra au courant!

1 commentaire:

So a dit…

Pour avoir vu 3 concerts de Jamie (2 live et un dvd), je dois admettre, que ton explication est plus que parfaite et reflète à la perfection ce petit "électron libre génie du jazz". Ah..............Tout cela me laisse rêveuse.....enfin sauf le prix du billet qui est tout de même étouffant (enfin, ça dépend, il est à combien le dollar canadien en ce moment?)...Bref, je suis ravie d'avoir mis mon grain de sel pour que cette aventure vous arrive;-)
A très bientôt!
j'ai hâte de lire vos commentaire du concert de ce soir!!!
Et...Encore des bisous!