mercredi 21 mai 2008

Conduite culturelle et sous-terrains

Ce lundi des patriotes pluvieux fut pour nous l’occasion de nous lancer non plus dans l’exploration (ça on a déjà fait) mais dans la visite de la ville sous-terraine de Montréal. Nous nous sommes dit que non seulement c’était bien d’être à l’abri, mais en plus nous serions un peu moins perdus lorsque il sera nécessaire de le prendre pour nous rendre d’un point à un autre.

Nous avons rejoint Fabien et Charlotte (une nouvelle émigrante qui vient d’Aix-en-Provence et qui est arrivée samedi dernier) à diverses stations de métro et voici toute la petite troupe partie pour la station Mc Gill, une des places névralgiques de l’Underground. Au final, nous avons quand même fait une balade de plus de trois heures. Dans l’ordre, nous avons arpenté le complexe Des Ailes (quand je dis « centre » il faut lire « centre commercial » et il en va de même pour « complexe »), le centre Eaton, le centre Montréal Trust, la gare centrale, la place Bonaventure, La Cité Internationale (où Charlotte qui avait encore du décalage horaire dans les jambes nous a abandonnés pour rentrer en métro), le Centre des Congrès, la Place d’Armes, le complexe Guy Favreau et enfin le complexe Desjardins. Vous noterez que nous nous sommes éloignés de chez nous pour faire une « odyssée », un périple qui nous ramène à la maison, et non l’inverse. En sommes c’est comme un entraînement de survie : on a été se perdre quelque part et il fallait rentrer pour manger ! Parce que commencer par des endroits connus, on sait où on va et ce n’est pas drôle …

Bilan : la découverte de l’Underground a été très enrichissante. On comprend mieux comment les Montréalais arrivent à passer l’hiver sous terre. Ce qu’il y a de bien également, c’est que cela lève le voile sur les mythes de la « ville sous-terraine» et des « troglodytes de Montréal ». Enfin, dernière petite remarque à ce sujet, il faut tout de même noter que l’ « Underground » n’est pas tout le temps souterrain, car par moment on passe au-dessus des rues ce qui rend l’expérience encore plus amusante !


Sinon depuis mardi nous suivons une session d’information dispensée par le Ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles qui s’intitule « conduites culturelles en emploi ». Nous y apprenons énormément de choses sur comment agissent les Québécois au travail en particulier et dans la société en général. Nous espérons que cela nous permettra de nous intégrer plus rapidement dans une future équipe de travail. Nous sommes toujours preneurs pour anticiper un minimum les différences culturelles entre le Québec et la France et ainsi s’éviter de mauvaises surprises ou s’expliquer certaines réactions à postériori.

Plus particulièrement, nous y avons appris (ou plutôt « eu confirmation ») que les québecquois ont une phobie du conflit et un amour incommensurable pour le compromis et le consensus. Ils iront toujours chercher un accord où chaque partie fera des compromis plutôt que de gérer des troubles ou un affrontement. Le formateur nous a donné plusieurs exemples et notamment politiques où à quelques reprises, le parti au pouvoir, le parti d’opposition, le patronat et les syndicats on fait des compromis lorsque la situation économique du Québec l’exigeait. Tous les québecquois étaient alors extrêmement fiers de leur patrie car un consensus national avait été atteint. Le jour (hypothétique !) où en France, Sarkozy, Royal, le MEDEF et la CGT signeront un même accord… je pense que les « traîtres » qui fuseront d’un groupe aux autres auront noyé bien vite tout embryon de sentiment de fierté.

Nous avons également débattus du fait que les reproches sont à faire avec de grosses pincettes, aussi bien dans le travail que dans la vie quotidienne, et qu’ils doivent être enrobés d’au moins un compliment avant et un autre après. Il ne faut surtout pas faire de reproche « à la française » (dixit le formateur) à un Québécois car cela pourrait avoir des conséquences désastreuses. Il nous a notamment raconté qu’une fois, en réunion, il s’était accroché avec un collègue et que ce dernier était parti de la salle en claquant la porte et en le traitant de « petit insolent »… et bah, croyez le ou non, ils ont mis plus de 6 mois avant de se parler à nouveau. Toujours dans le même registre, si tu parles légèrement fort tu es facilement considéré comme quelqu’un d’agressif, voire de violent. Donc, même si tu es à une administration et que tu en as marre d’attendre ou que tu perds patience à cause d’un problème dont tu n’es pas la cause, cela ne sert à rien de hausser le ton car tu risquerais juste de te voir refuser ton tour. Il ne faut surtout pas créer de conflit !

Enfin, tout ça pour dire que cela nous occupe bien nos matinées et que nous nous couchons moins bêtes.


Mis à part ça, nous profitons de nos après-midi pour continuer de trouver de jolies choses pour aménager notre futur appart car la date est tombée : nous sommes sûrs de pouvoir emménager à partir du 31 mai 14h ! On a vraiment hâte ! Et puis on achète tout plein de choses comme des draps, une couette bien chaude ou que sais-je encore, pour tous nos futurs zentils zinvités qui viendront nous voir…

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